Résumé conférence de presse Japan Expo 2011

Publié: 4 juin 2011 dans Otakisme
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Ce mardi 31 mai se tenait à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris la conférence de presse de lancement de Japan Expo. Après avoir laisser filtrer quelques noms pas franchement excitants (Igarashi en premier lieu qui, si elle est incontestablement un grand nom du manga qui a fait beaucoup pour ce support avec Candy ou Georgie est aujourd’hui surtout extrêmement kitsch), le staff du SEFA Events allait-il nous surprendre ?

Il est 10h00. Le ciel parisien est bien maussade après des journées ensoleillées particulièrement agréables en cette période de Villette Sonique et autres événements en extérieur. Cependant, les journalistes et institutionnels attachés de près ou de loin à la culture pop’ japonaise (et américaine – n’oublions pas le Comicon Paris), pas frileux, ont répondu présent en masse à l’appel de cette conférence de presse. C’est un peu plus d’une centaine de personnes qui se masse donc devant les portes de l’Espace Baltard, à l’affût de nouveauté et d’inédit.

Après l’habituel récapitulatif des chiffres records de l’édition précédente (173.680 visiteurs pour 2010), le staff, avec une attitude toute scolaire et peu sûre de lui devant la horde de journalistes présents, a une pensée pour les victimes des événements consécutifs au séisme du 11 mars dernier, en rappellant l’initiative Ganbare Japan. Ca sera l’unique référence à la triple catastrophe géologique, océanographique et nucléaire qui a frappé et frappe encore l’archipel. S’en suit des remerciements aux partenaires (sans qui JapEx ne serait pas JapEx…), en insistant particulièrement sur Nico Nico Douga, réseau social de partage de vidéo nippon, sorte de YouTube japonais, qui expérimentera à nouveau sa plateforme en anglais lors de cette édition 2011.

Ca dit, on rentre dans le vif du sujet. Les objectifs quantitatifs de cette année sont clairs : 190.000 visiteurs sur les 4 jours de l’événement. Sont ensuite alignés les invités d’honneur parmi la centaine que compte la convention cette année : Yukiko Igarashi, invitée d’honneur manga (Candy, Georgie), Akira Yamaoka, invité d’honneur game music (Silent Hill), h.Naoto, invité d’honneur mode. Une bonne surprise : la présence de Nobuteru Yuki, invité d’honneur animation, chara-designer pour Escaflowne. Les éditeurs ne sont pas en reste, avec Ki-oon qui fait venir Yoshiki Tonogai (Doubt, Judge), Yasuhiro Nightow (Trigun Maximum) pour Dybex, ou encore Hinako Takanaga (Silent Love) pour Asuka. Les grosses maisons d’édition comme Glénat, Kana ou Kaze n’annoncent pour l’instant personne.

Si le manga et l’animation semblent « délaissés », la mode, elle, gagne un peu plus de terrain, comparé aux éditions précédentes. D’une part, la présence de h.Naoto, grand nom du style gothic-lolita pose Japan Expo comme un rendez-vous qui compte pour la mode japonaise en Europe ; d’autre part, ce dernier ne sera pas seul, puisque des maisons comme CONOMi ou Aoi seront aussi présentes. Enfin, les Japan Fashion Days, nouvel événement de cette édition 2011, rythmeront le festival avec chaque jour des présentation de créations vestimentaires contemporaines et pop en direct du Pays du Soleil Levant.

Au JE Live House (la scène musicale de Japan Expo), pas ou peu de grosse annonce qu’on ne sait déjà : Hangry&Angry, PASSPO, May’n, Meg, Shanti… une programmation un peu intéressante pour les connaisseurs, mais qui est écrasée par la venue tant (trop?) attendue de X Japan en parallèle du festival.

Du côté arts martiaux et culture traditionnelle et/ou alternative, la JapEx renoue avec le catch japonais (venue programmée et démonstrations de Sugi et Ronin, des high flyers à la John Morrison ou Airbourne, si d’aventure vous suivez la WWE), les cascadeurs (venue du collectif Kamui, qui est entre autre à l’origine des cascades de Crazy 88 de Kill Bill), les armures de samouraïs ou encore le tatouage. Notons aussi la présence des Romanesques et de Kyûton pour le côté humour.

Enfin, concernant les jeux vidéo, les éditeurs Sega et Namco annoncent des jeux jouables en exclusivité sur la convention, respectivement Sonic Generations pour le premier, et un jeu Dragon Ball pour le second. En outre, à l’occasion des 20 ans de la sortie du jeu premier jeu Sonic sur Megadrive, l’intégralité du stand Sega sera consacré au hérisson bleu, avec des activités plus loufoques les unes que les autres : jeu de course, sculpture sur glace, salon de coiffure, goûter gâteau… tous les prétextes seront bons pour fêter l’événement.

D’un point de vue plus conventionnel, cette année, les Japan Expo Awards (qui récompensent la culture japonaise dans 5 catégories : manga, animation, cinéma, jeux vidéo et J-music) seront présidés par Mouloud Achour et animés par Marcus. L’ACBD remettra au même moment son prix de la meilleure bande dessinée asiatique parmi une sélection pointue de 5 titres : Elmer de Gerry Alanguilan, Kamui den de Sanpei Shirato, La Plaine du Kanto de Kazuo Kamimura, Le Voyage de Ryu de Shotaro Ishinomori, et Vinland Saga de Makoto Yukimura. Enfin, deux grosses expositions sont à prévoir : une en hommage à Osamu Tezuka, pour les 60 ans de son personnage phare, Astro ; l’autre, organisée par Catsuka, en hommage à Satoshi Kon, le génial réalisateur brusquement décédé l’an dernier.

Le premier bilan que l’on peut tirer de cette édition à venir est qu’elle semble plus pauvre que celle des années précedentes. S’il est difficile de faire venir chaque année des personnalités de l’envergure d’un Tsukasa Hojo ou d’un Catsura, on peut reprocher un peu à l’organisation d’avoir jouer le jeu de la facilité en invitant une artiste « fossile » (en cela qu’elle est une représentante fondamentale d’un genre établi aujourd’hui mais qu’elle n’a plus d’actualité propre) plutôt que ceux qui font la tendance aujourd’hui dans le manga ou l’animation. A ce sujet, les responsables n’ont pas souhaité s’exprimer. On peut aussi supposer que les éditeurs français, faisant face à la fameuse crise du livre (le manga aussi est touché, depuis maintenant 2 ans) se sont montrés réticents à aligner les billets pour faire venir de grosses têtes d’affiche…

En somme, cette édition de 2011 s’annonce moyenne. Il ne tient qu’aux invités de nous prouver le contraire (sans compter sur les effets d’annonce et les surprises éventuelles). A dans un mois à Villepinte !

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